Profanation à Mayotte: la gauche européenne dénonce le silence des politiques

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Cinq députés européens, dont le Réunionnais Younous Ormarjee dénoncent le silence des médias nationaux et l’absence de condamnation des plus hautes autorités de l’Etat après la profanation d’une mosquée à Mayotte.

Une tête de porc retrouvée devant l’entrée d’une mosquée. Cela s’est passé le 1er janvier, dans la commune de Labattoir à Mayotte.

Quelques jours plus tard, des milliers de Mahorais se sont réunis pour condamner cet acte islamophobe, commis dans un département à plus de 90% musulman. Pourtant en pleine “affaire Dieudonné”, la profanation, comme les manifestations qui ont suivi, sont passées quasiment inaperçues sur le plan national, même si quelques sites d’infos avaient mentionné l’affaire (20minutes.fr, RTL.fr) après la publication d’une dépêche AFP.

Pas de condamnation solennelle

Mercredi 15 janvier, Younous Omarjee, d’Alliance des Outremers, ainsi que Jean-Luc Mélenchon, Patrick Le Hyaric, Marie-Christine Vergiat et Jacky Hénin, tous quatre du Front de Gauche se sont fendus d’un communiqué. Tous dénoncent le silence médiatique, mais surtout politique, autour de “cet acte raciste, insultant pour la foi islamique; une incitation caractérisée à la haine raciale”. Seul le ministre des Outre-mer Victorin Lurel avait réagi dans un communiqué.

“Dans le contexte actuel que traverse notre pays, rien ne doit venir conforter le sentiment répandu d’une indignation sélective et d’un deux poids deux mesures”, écrivent-ils avant d’appeler les plus hautes autorités de l’Etat à condamner solennellement cet acte.

“Il faut un message de solidarité vis-à-vis des Mahorais”

Joint par téléphone, le député européen Younous Omarjee, originaire de la Réunion, précise “ne pas être dans un esprit de polémique”. “Le gouvernement a raison d’être vigilant sur toutes les entorses au principe de la République, et de lutter contre le racisme et l’antisémitisme”, ajoute-t-il.

Le député originaire de la Réunion estime qu’il “s’agit d’un acte raciste caractérisé, et [qu’]il est important qu’il y ait un message de solidarité vis-à-vis des Mahorais”.
Quant aux raisons de ce silence politique, peu fréquent dans des affaires de profanation de lieux de cultes, il se refuse de le relier à un contexte particulier, ni même à la situation géographique du département, situé à quelque 8 000 kilomètres de Paris.

“Disons juste que ça souligne le fait que les politiques ne se déterminent pas par rapport à un fait, mais par rapport à ses répercussions médiatiques”, déplore-t-il.

Trois suspects convoqués par la justice

Un communiqué qui n’a, pour l’instant pas eu d’effets. Quant aux auteurs présumés de la profanation, deux militaires et l’épouse de l’un d’entre eux, ils sont convoqués devant le tribunal correctionnel le 26 février. Ils ont été sommés de quitter Mayotte dans l’attente de leur jugement.

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