BRUXELLES, le 6 septembre 2021 – Après un été d’inondations et d’incendies sans précédent en Europe, j’ai souhaité que cette première Commission du Développement Régional de la rentrée soit consacrée aux catastrophes naturelles. Et aux moyens dont dispose l’Union européenne pour y faire face. “Ce qui est exceptionnel aujourd’hui risque de devenir une donne permanente du fait du réchauffement climatique“, ai-je rappelé. Vous trouverez ci-dessous mon discours d’introduction à nos débats.

Chers Collègues,

Suite aux intenses catastrophes naturelles de cet été j’ai voulu que nous puissions en débattre dès la rentrée avec la Commission européenne, et je remercie la Commissaire Elisa Ferreira pour avoir ré-agencer son agenda chargé afin de pouvoir participer à notre débat.

Vous verrez, projetées derrière moi, quelques images de ces catastrophes naturelles particulièrement ravageuses. De nombreuses vies, des villages quasi entiers, des quartiers, des maisons, des routes, des terrains agricoles, des forêts ont été détruits. Ces catastrophes ont choqué par leur ampleur et continuent d’interroger tous les citoyens.

En juillet les inondations et les crues qui ont frappés l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, la France, le Luxembourg, l’Italie, l’Autriche, la Turquie, la Roumanie ont fait plus de 300 morts et des milliards d’euros de dégâts. On garde en mémoire ces images impensable de la terre qui s’est littéralement effondrée dans un village de Rhein-Erft, près de Cologne. Les ravages en Wallonie sont tout également terrible.

“Cet été, le monde a été le théâtre de nouvelles catastrophes dont l’ampleur et le nombre sont sans précédent”

Comme l’on dit eux-même certains sinistrés : « c’est plus qu’une catastrophe ». Et c’est pourquoi notre Commission REGI a déposé en juillet, immédiatement après cette catastrophe, une demande de question orale avec débat en plénière.

Je veux remercier tous les coordinateurs et tous les groupes de nous avoir transmis leurs signatures pour que nous puissions déposer tous ensemble cette question.

A ces inondations inouïes se sont ensuite ajoutées les vagues de chaleur et les incendies de forêt qui ont ravagé de vastes régions du sud de l’Europe (notamment en Grèce, en Italie et en France).

En Grèce, il y a eu 586 départs de feu et plus de 100.000 hectares ravagés par les flammes. Des écosystèmes vitaux et d’innombrables animaux sauvages et domestiques ont détruits, particulièrement dans la région d’Olympie et sur l’île d’Eubée.

“Ces catastrophes ne feront que s’intensifier dans les années et décennies à venir avec le changement climatique en cours.”

En Italie, en Sicile et en Calabre, il a fallu faire face à plus de 500 départs d’incendies en 4 jours, avec des températures records de 48,8 degrés. En France dans le Var plus de 7.000 hectares ont brulés.

En Espagne, un gigantesque incendie de 90 km de périmètre a dévasté 12 000 hectares de végétation.

La Finlande a elle connu le pire feu de forêt depuis 1971 et a déploré cette année 12,5 fois plus de feux de forêts que la moyenne établie sur 2008-2020. De manière globale le monde a été cet été le théâtre de nouvelles catastrophes.

Et comme nous l’avons rappelé dans notre récent rapport sur le Fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE), ces catastrophes ne feront que s’intensifier en ampleur et en nombre dans les années et décennies à venir avec le changement climatique en cours.

“Il faut d’ores et déjà penser à une modification conséquente des dotation du Fonds de solidarité de l’Union européenne”

Dans l’urgence, il est essentiel que l’Union utilise tous les instruments de solidarité dont elle dispose pour aider au redressement des régions et des localités touchées par ces catastrophes naturelles. Il y a le FSUE bien évidemment, mais nous appelons également la Commission européenne à également explorer toutes les autres possibilités, notamment au sein de la politique de cohésion.

Par ailleurs le budget du FSUE pour 2021 a déjà été entièrement consommé et cela pose des questions graves pour le futur. Et il faut d’ores et déjà penser à une modification conséquente des dotation du FSUE, car nous le voyons il est déjà dépassé et il ne permet déjà plus de faire face à l’urgence et ne place plus l’Europe en capacité de solidarité dans ces pires moments qui frappent la vie de nos concitoyens. C’est ce à quoi mon rapport appelait et le temps de repenser ce dispositif est venu.

Madame la Commissaire nous souhaiterions que vous puissiez nous faire le bilan détaillé des dégâts, et nous dire, concrètement, comment cet été l’ensemble des mécanismes européens d’urgence ont fonctionné. Au niveau du dispositif et du centre d’alerte, et au niveau des interactions avec les Etats-Membres et leur réaction. Puis aujourd’hui dans la mise en oeuvre de la solidarité pour la reconstruction et les fonds qui y aideront, où en sommes-nous dans les demandes soumises par les Etats Membres.

“Nous appelons la Commission européenne à également explorer toutes les autres possibilités, notamment au sein de la politique de cohésion”

Dans quel délais seront-elles analysées, et surtout au regard de la situation budgétaire quelle perspective la Commission propose-t-elle pour le déploiement des fonds dès cette année? Je suivrai notre pratique habituelle en donnant tout d’abord la parole à la commissaire pour une brève présentation, d’une dizaine de minutes peut-être. Ensuite, je donnerai la parole aux députés pour leurs commentaires et leurs questions, en deux tours, en commençant par un représentant de chaque groupe à tour de rôle, puis en ouvrant le débat à tout député souhaitant prendre la parole.

Madame la Commissaire, vous avez la parole.

Le Parlement européen met à disposition des médias des vidéos d’illustrations, des extraits de notre débat et une interview consultable ici :

https://multimedia.europarl.europa.eu/fr/exchange-of-views-on-natural-disasters-throughout-europe-this-summer-floods-fires-in-regi-committe-extracts_I210209-V_v