Mme Cretu veut une application souple de la macro-conditionnalité

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin

Ci après , dépêche de l’Agence Europe ( équivalent AFP pour l’UE) qui reprend en partie mon intervention et la réponse de la Commissaire Cretu lors de la réunion de la Commission Régi d’hier.

(AE) COHÉSION: Mme Cretu veut une application souple de la macro-conditionnalité
Bruxelles, 14/01/2016 (Agence Europe) –

Certaines régions ne devraient pas pâtir des décisions politiques prises au niveau national, a déclaré, au sujet de la macro-conditionnalité, la commissaire à la Politique régionale, Corina Cretu, devant la commission du Parlement européen pour le développement régional, jeudi 14 janvier, où les débats portaient principalement sur la mise en oeuvre des politiques de cohésion.
« Le projet européen, ce n’est pas seulement [la lutte contre]les déficits structurels, le projet européen c’est avant tout les valeurs [européennes et les droits fondamentaux] », a lancé l’eurodéputé Younous Omarjee (GUE/NGL, français) à la commissaire, s’inquiétant de la mise en oeuvre du principe de la macro-conditionnalité, contre lequel les parlementaires européens avaient longuement combattu lors de l’élaboration de la nouvelle politique de cohésion en 2013 (EUROPE 10966). L’eurodéputé a ainsi souligné l’importance de la politique régionale qui « permet de tempérer les effets destructeurs » des politiques d’austérité mises en place en vue de réduire les déficits publics.
« Je comprends vos observations », a répondu la commissaire, avant d’indiquer qu’il fallait débattre de ces questions avec Pierre Moscovici, le commissaire aux Affaires économiques et monétaires. Aux yeux de Mme Cretu, néanmoins, il faut avoir une utilisation très pondérée de cette disposition et se garder de « punir » une région au motif que le gouvernement central mène une politique en inadéquation avec les principes d’équilibre budgétaire. « Ce n’est pas la faute de La Réunion (région dont est originaire l’eurodéputé Omarjee – NDLR), si Paris ne se plie pas aux critères de déficit », a-t-elle conclu. Une réponse qui conforte la position du Parlement adoptée en octobre dernier (EUROPE 11421).
Deux autres points ont émergé durant les débats sur la mise en oeuvre des politiques de cohésion. Le premier a porté sur la communication relative à l’adoption des programmes opérationnels, présentée par la Commission européenne en décembre dernier (EUROPE 11453). Matthijs van Miltenburg (ADLE, néerlandais) a ainsi fait part de ses regrets quant au manque de données qualitatives et d’analyse par État, malgré les recommandations spécifiques faites par la Commission à chaque État membre. Un grief rejeté par la commissaire, celle-ci rappelant qu’il y avait une analyse à la fois qualitative et quantitative en annexe de la communication avec une ventilation pays par pays.
Le deuxième point a porté sur la gestion des flux migratoires. Les régions, notamment à la périphérie de l’Europe, sont en effet sur la ligne de front de la crise migratoire. Ici, la commissaire a rappelé la possibilité de reprogrammer les fonds. La commissaire a indiqué que l’Italie avait eu recours à ce dispositif, où 220 millions d’euros ont été reprogrammés. De même, le programme de coopération transfrontalière entre Chypre et la Grèce a été reprogrammé. Le Land allemand de Brandebourg a été la première région à solliciter la Banque européenne d’investissement à hauteur de 120 millions d’euros.
La ruralité semble préoccuper nombre d’eurodéputés qui dénoncent la lente désertion des zones rurales et la mise en concurrence de celles-ci avec les régions urbanisées. Kerstin Westphal (S&D, allemande) a ainsi avancé l’idée de « zone fonctionnelle » faisant la part belle à la coopération et à la complémentarité entre ces deux types de zones. Ici, la commissaire s’est voulue rassurante, considérant la réduction des disparités régionales comme une priorité de son mandat.

(Pascal Hansens)

ACTUS NEWS