“Mayotte va de mal en pis” et “demande du respect”

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DÉPÊCHE AFP
“Mayotte va de mal en pis” et “demande du respect” (eurodéputé Younous Ormajee)

20 April 2016 / 16:37
Agence France Presse


Mayotte “va de mal en pis” et les conditions de vie “n’ont jamais été aussi désastreuses” pour les Mahorais, en quête de “mesures urgentes et immédiates”, d’une plus grande présence des services de l’Etat” et “de respect”, a estimé mercredi le député européen de la circonscription des Outre-mer Younous Omarjee.
Le député européen DVG s’exprimait lors d’une conférence de presse à Paris, en présence d’un collectif de Mahorais venus dénoncer la hausse des taxes foncières sur l’île, où 84% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, et réclamer “une fiscalité dérogatoire pendant 30 ans” ainsi qu’une “régularisation foncière”.
Le collectif espère rencontrer un membre du gouvernement pour lui remettre une pétition de 17.144 signatures (sur 40.000 foyers fiscaux) avant une réunion de parlementaires de ce département avec le Premier ministre mardi.
Après plus de deux semaines d’un conflit social qui a paralysé l’île, et plusieurs nuits de violences urbaines, des milliers de Mahorais ont manifesté mardi à Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte, contre la violence et l’insécurité à la suite de l’agression mortelle d’un métropolitain vendredi. Pour Younous Omarjee, “les Mahorais n’en peuvent plus”. Mercredi, la situation était calme et la circulation normale dans l’île, a constaté un journaliste de l’AFP.
“Les promesses de la départementalisation (Mayotte est devenu département français en 2011, ndlr) doivent être tenues”, or “les conditions de vie n’ont jamais été aussi désastreuses”, et “toute la cohésion de la société mahoraise s’en trouve fragilisée”, a-t-il estimé.
“Les Mahorais veulent des mesures urgentes et immédiates” pour l’égalité réelle avec la métropole, dit-il. De même, “ils réclament une plus grande présence de l’Etat” pour la sécurité, mais surtout “pour l’éducation, les mineurs isolés et l’accompagnement social”, a insisté le député.
Mais surtout, a-t-il ajouté, “il y a à Mayotte une demande très forte de respect et de dignité” de la part de l’Etat, rappelant que des élus mahorais avaient quitté une réunion mardi avec le préfet en dénonçant “un manque de respect”.
Sur la question de l’immigration, très importante à Mayotte en provenance des Comores, le député a estimé que la France devait “redoubler d’efforts vis-à-vis des Comores” en matière de coopération, pour éviter une trop forte attractivité de Mayotte vis-à-vis de son environnement régional.

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