Monsieur le Président,
Madame la Commissaire,
Chers collègues,
Cet été fût un été meurtrier et catastrophique. Des centaines de personnes ont perdu la vie et des régions ont été dévastées dans les inondations et les incendies qui ont ravagés l’Europe.
Et nos pensées ce matin vont vers les victimes de ces catastrophes, vers les familles éprouvées mais aussi vers les autorités régionales et communales qui ont porté secours et qui depuis continuent de panser les plaies.
Notre solidarité est totale. Elle s’est exprimée et doit continuer à s’exprimer. Et je remercie l’ensemble des groupes politiques et le président du Parlement d’avoir inscrit ce débat à notre ordre du jour ce matin.
Rappelons en juillet les inondations et les crues ont d’abord frappées l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, la France, le Luxembourg, l’Italie, l’Autriche, la Roumanie, et ont fait plus de 300 morts et des milliards de dégâts. Et nous gardons tous en mémoire ces images impensables où la terre s’est littéralement effondrée au cœur d’un village allemand de Rhein-Erft, près de Cologne.
A ces inondations inouïes se sont ensuite ajoutées les vagues de chaleur et les incendies de forêt qui ont ravagé de vastes régions du sud (notamment en Grèce, en Italie et en France).
Le choc est immense et nous découvrons notre fragilité, celles des régions européennes, devant les catastrophes climatiques.
Les pays pauvres du monde ne sont plus les seuls fragiles devant les conséquences du déchainement de la nature, car ici comme ailleurs nous ne sommes pas préparés pour faire face aux impacts toujours plus dévastateurs du changement climatique en cours.
“Il est essentiel que l’Union utilise tous les instruments de solidarité dont elle dispose pour aider au redressement des régions et des localités touchées par ces catastrophes naturelles.”
Et comme nous l’avons souligné dans notre rapport sur le Fonds de solidarité de l’Union nous devons dorénavant considérer que ces catastrophes, autrefois exceptionnelles, deviennent avec le changement climatique une donne permanente, comme le rappelle le dernier rapport du GIEC, et nous devons en tirer toutes les conséquences dans toutes les politiques européennes.
Dans l’urgence il est essentiel que l’Union utilise tous les instruments de solidarité dont elle dispose pour aider au redressement des régions et des localités touchées par ces catastrophes naturelles. Mais le budget du FSUE pour 2021 a déjà été semble-t-il entièrement consommé, et cela Madame la Commissaire nous inquiètes beaucoup. Dans ce contexte comment la Commission envisage-t-elle de fournir les ressources budgétaires le plus rapidement possible? Car ces aides sont attendues. Et comment aussi la Commission compte-t-elle garantir qu’un financement suffisant pour les catastrophes à venir?
“J’appelle à la création d’un fonds européen régional d’adaptation au changement climatique.”
Mais au-delà des urgences se pose aussi la question de l’adaptation au changement climatique. C’est un véritable défi pour la politique de cohésion car les changements climatiques emporteront une déstabilisation du développement régional. Tous les secteurs du développement seront impactés. Nous avons eu ce matin un débat sur le paquet climat. Et je note que toutes les mesures envisagées visent la réduction des gaz à effets de serres. Mais je veux insister sur l’adaptation, et c’est pourquoi j’appelle à la création d’un fonds régional d’adaptation au changement climatique pour engager les travaux nécessaires sur les infrastructures afin de les rendre pérennes ainsi que pour limiter les conséquences des catastrophes.
Les milliards d’investissements nécessaires pour cela seront toujours moins que le coût du changement climatique et nous le voyons bien d’ores et déjà avec ce que représentera le coût de la reconstruction dans les villes et régions dévastées.
Nous devons aussi avoir une idée précise de ses conséquences, région par région en disposant d’une véritable cartographie afin d’en pouvoir faire les bons choix pour les investissements et les stratégies de développement. Il vaut toujours mieux bien construire que réparer.