L’Europe est le continent le plus grand consommateur d’alcool au monde. Pourtant, l’alcool est un facteur de risque dans plus de 60 maladies chroniques et troubles neuropsychiatriques. L’abus d’alcool est aussi responsable de violences domestiques, d’accidents de la route et constitue l’un des principaux risques de mortalité en Europe. En France, les Outre-mer sont premièrement concernées par ce fléau. En outre, ces problèmes représentent un coût économique évalué à environ 150 milliards d’euros par an.Face à ces constats, le Parlement européen lance un appel à la Commission européenne pour qu’elle propose une nouvelle stratégie de lutte contre les dommages liés à l’alcool en Europe. Cette nouvelle stratégie devra encourager la coopération entre les Etats membres et les échanges de bonnes pratiques, dans les domaines de la protection des jeunes, la réduction des accidents de la route, les opérations de sensibilisation et de prévention. La coopération européenne doit aussi permettre d’améliorer le diagnostic précoce ainsi que l’accès aux traitements en Europe.Co-rapporteur de la résolution, le député européen Younous Omarjee a appelé la Commission européenne et les Etats membres à intervenir sur tous les déterminants sociaux de la santé pour toucher non seulement le problème mais aussi ses causes. “Les vulnérabilités au sein d’une même société peuvent être aussi différentes qu’entre des sociétés différentes”, a souligné Younous Omarjee. “Je souhaite que cette stratégie permettre de trouver des solutions globales, mais également adaptées à chaque cas”.
Le député a tenu à insister dans ses amendements sur le cas des jeunes, particulièrement exposés aux risques de l’alcool. Dans tous les pays européens, le phénomène de consommation excessive de grandes quantités d’alcool (“binge drinking”) touche plus de 60% des jeunes en Europe. Il a donc appelé à porter une attention particulière à ce problème et insisté sur la nécessité de réfléchir à règlementation plus restrictive sur la vente d’alcool pour les mineurs en Europe.
La résolution demande également à la Commission européenne d’étudier la nécessité d’instaurer pour les boissons alcoolisées les mêmes exigences d’informations nutritionnelles que les autres produits alimentaires. Younous Omarjee a appelé à aller encore plus loin en imposant également un étiquetage clair sur les effets de l’alcool et risques pour la santé. “Il faut garder à l’esprit que plus une étiquette contient d’informations, moins les consommateurs n’en lisent le contenu. Pour informer de manière efficace, il faut des messages clairs et concis “.
Le député a aussi insisté sur la nécessité de fournir des traitements accessibles et à coût abordable aux personnes souffrants de troubles liés à l’alcool, et de mettre en œuvre des programmes de dépistage et d’intervention en cas de consommation nocive et dangereuse. “Nous avons besoin d’une meilleure coopération entre les acteurs concernés pour accompagner les personnes souffrants de troubles d’alcoolisme et les aider à mettre fin à leur dépendance. Mais aussi pour éviter la rechute”, a indiqué Younous Omarjee.
La résolution appelle enfin la Commission européenne à élaborer des stratégies adéquates au niveau européen pour lutter contre le problème de la contrefaçon et de la vente illégale d’alcool. Cette résolution fera l’objet d’un vote en commission ENVI au courant du mois de mars, et en plénière lors de la session du mois d’avril.