Les horizons de l’Humanité
Vendredi, 23 Mai, 2014
Younous Omarjee Député de Mayotte et député européen GUE/NGL.
“Si la mer est une nouvelle frontière pour l’humanité, elle n’est pas à conquérir, mais à explorer dans le respect des écosystèmes, de la biodiversité et des grands équilibres naturels. Il ne s’agit pas d’appeler à la colonisation d’un nouveau monde inconnu et de commettre dans les grands fonds marins les crimes opérés sur terre. La proposition que nous portons fait barrage à ceux qui considèrent les océans comme un espace de prédation, de compétitivité et de productivité.
Avec ses territoires d’outre-mer, la France dispose d’un espace maritime considérable, et le contraste est frappant entre cette réalité et les ambitions portées par les politiques actuelles. Nous avons quinze ans de retard par rapport aux autres puissances maritimes comme les États-Unis, l’Australie ou le Japon en matière d’exploration des grands fonds océaniques. La France doit porter une grande proposition devant le Conseil européen sur cette question, en y posant des règles et des limites. De tous les pays de l’Union, notre pays, grâce à son outre-mer, a le plus grand nombre d’ouvertures maritimes. Et poser la question d’une exploration et d’une exploitation modérées et d’un développement des énergies renouvelables de la mer renforcerait la position de la France au sein du Conseil européen. Et permettrait d’agréger d’autres pays à ce projet. C’est un enjeu important. Ce que l’Europe a réussi avec l’espace, avec Ariane, nous pouvons le faire s’agissant des mers et des océans. Nombreux sont les défis planétaires dont les solutions se trouvent dans les océans. Et particulièrement celui des énergies renouvelables avec le formidable potentiel des éoliennes, des marémotrices, de la captation des courants, de l’énergie des vagues… D’autant que pour le seul éolien offshore, c’est 150 000 emplois qui pourraient être créés dans l’Union d’ici à 2025.
Nous autres, insulaires, nous avons toujours tendance à nous considérer comme petits par rapport aux autres pays. Faire de ce nouvel horizon une priorité politique permettrait aussi de changer le regard que nous portons sur nous-mêmes. Nous ne sommes pas petits. Nous sommes l’immensité.”