Younous Omarjee fait part à la Commission des risques que présentent les quantités élevées de sucre dans les produits vendus en Outre-mer.
Face aux taux élevés de diabètes et d’obésité dans les régions ultrapériphériques françaises, Younous Omarjee a décidé d’agir en écrivant au Commissaire européen chargé de la santé et de la protection des consommateurs Tonio Borg sur la question des quantités de sucres élevées dans les produits vendus en Outre-mer.
” Monsieur le Commissaire européen Tonio Borg,
Dans son livre blanc du 30 mai 2007 intitulé “Une stratégie européenne pour les problèmes de santé liés à la nutrition, la surcharge pondérale et l’obésité”, la Commission dessine une stratégie européenne afin de réduire les problèmes de santé dus à la mauvaise nutrition. Cette stratégie, axée sur des partenariats efficaces et sur l’information des consommateurs, tente d’avancer des mesures concrètes susceptibles d’être prises au niveau communautaire afin que la mauvaise alimentation et le manque d’activité physique ne soient plus les premières causes de maladies évitables et de décès prématurés en Europe.
Aussi, le règlement n° 1169/2011 du Parlement et du Conseil du 25 octobre 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires permet d’améliorer les règles d’étiquetage des denrées alimentaires pour que le consommateur dispose d’informations essentielles, lisibles et compréhensibles pour acheter des produits en connaissance de cause. Le sucre présent dans les produits alimentaires est particulièrement concerné par la règlementation, puisqu’il fait partie des éléments dont le taux va déterminer la qualité nutritive du produit.
Enfin, plusieurs députés européens, dont je faisais partie, ont déposé une proposition de résolution commune sur la lutte contre le diabète. Par cette résolution, le Parlement a fait savoir ses vœux d’améliorer la coopération en matière de recherche et de prévention pour lutter contre cette maladie de plus en plus fréquente dans les pays européens.
Malgré toutes ces initiatives européennes, force est de constater qu’aujourd’hui des différences de qualité existent entre des produits alimentaires vendus au sein de l’Union européenne. Et cette différence de qualité est souvent responsable d’un taux d’obésité et de diabète plus important dans certains Etats membres. En effet, comme l’avait fait remarqué la député Elena Oana Antonescu, la qualité de certains produits vendus en Europe de l’Est n’est pas la même qu’en Europe de l’Ouest, et les conséquences de cette discrimination se ressentent sur le niveau d’obésité dans ces pays.
En France, les régions ultrapériphériques connaissent une problématique alimentaire comparable à celle des Etats membres de l’Est. Des études ont prouvé que les taux d’obésité et de diabète dans les régions ultrapériphériques françaises sont bien plus élevés qu’en métropole. A titre d’exemple, l’Ile de la Réunion se situe au 6e rang mondial des pays concernés par le diabète. Et cela résulte en grande partie de la présence de quantités de sucre plus importante dans les produits vendus dans les régions ultrapériphériques, notamment dans les sodas.
Cette situation est dramatique et des solutions doivent être trouvées pour améliorer la protection de la santé dans les régions ultrapériphériques. J’aimerai pouvoir voir avec vous comment il serait possible d’intervenir pour remédier à cette différenciation du taux de sucre dans les produits vendus dans les régions ultrapériphériques françaises et respecter ainsi les engagements de la Commission de prendre des mesures concrètes pour limiter les risques d’obésité et de diabète en Europe. “