Le commissaire européen en charge de l’agriculture, Dacian Ciolos, ne transmettra pas dans l’immédiat, ni au Parlement, ni au Conseil, de proposition de nouveau règlement relatif au POSEI.
Rendue publique hier par Younous Omarjee, l’information n’était jusqu’ici connue que des parlementaires européens des régions ultrapériphériques (RUP) et du gouvernement français. Ce renoncement met un terme à plus d’un an d’âpres négociations entre les organes de l’Union et de tensions dans les rangs agricoles.
En juillet 2013, lors de sa visite à la Réunion, Dacian Ciolos avait bien tenté d’apaiser les esprits en promettant de ne pas toucher au montant des crédits européens. Mais le numéro 2 de la Commission (373 milliards d’euros de budget) était reparti sans convaincre ses interlocuteurs. Dans ses grandes lignes, la réforme du POSEI prévoyait une remise en cause partielle du couplage des aides et une meilleure ventilation des crédits entre les filières traditionnelles (canne et banane) et celles davantage tournées vers la diversification. Deux sujets tabous sur lesquels le monde agricole n’était pas vraiment prêt à consentir des concessions.
En rencontrant le 21 janvier le commissaire à l’agriculture, Younous Omarjee a relayé ces inquiétudes. Dans l’arbitrage rendu in extremis par José Manuel Barroso, le député européen y voit une victoire du Parlement.