Chômage : l’UE attribue 83 millions d’euros à la France, combien pour les DOM

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L’Union européenne a décidé d’attribuer à la France pour les années 2013-2016, après approbation du Parlement et du Conseil européen, une enveloppe additionnelle de 83 millions d’euros au titre du Fonds Social Européen pour lutter contre le chômage des jeunes en particulier, l’exclusion et la pauvreté.

C’est à ce titre que j’appelle le gouvernement français à dédier pour une très large part ces fonds exceptionnellement accordés à la France, à ses régions et départements les plus frappés par les trois fléaux que le Commission européenne demande explicitement de cibler.

Alors que les collectivités locales des outremers alertent l’État et le gouvernement de leur incapacité croissante à financer l’ensemble des mesures sociales qu’elles doivent assumer, et que les ultramarins subissent les conséquences d’une crise qui chaque jour semble s’aggraver, c’est une nouvelle qui tombe à point nommé pour aider les maires et les Conseils Généraux d’outremer à pallier un peu à l’urgence sociale et à créer des emplois pour nos jeunes.

Des outremers doublement frappés par le chômage et la pauvreté

Les départements d’outre-mer comptent aujourd’hui parmi les régions européennes les plus touchées par une crise qui a totalement enrayé les progrès économiques qui furent réalisés au début des années 2000.
La situation s’est à tel point dégradée, que selon les chiffres de l’INSEE pour l’année 2011, si le taux de chômage atteint 9,3% de la population active métropolitaine, il touche 17,6% de la population active à Mayotte, 21% en Martinique, 21,2% en Guyane, 22,9% en Guadeloupe et 29,7% à La Réunion.

Les jeunes ultramarins sont particulièrement frappés et dans des proportions malheureusement encore plus dramatiques qu’en métropole: le taux de chômage de cette population dépasse les 50% dans chacun des DOM et frôle même les 60% à La Réunion.

Ces forts taux de chômage se conjuguent également avec un taux de pauvreté des plus préoccupants: si 14,1% de la population métropolitaine vit sous le seuil de pauvreté, ce sont 42% des réunionnais qui vivent sous le seuil de pauvreté, chiffre qui grimpe même à 50% chez les jeunes.

Ce difficile constat ne saurait se limiter à la Réunion et est identique pour l’ensemble des départements ultramarins.

Des collectivités locales ultramarines en manque grandissant de moyens pour faire face à l’urgence sociale

Suite aux transferts de compétence opéré depuis 2002 par l’État vers les collectivités locales (régions, départements, communes) dans nombre de domaines onéreux: éducation, action sociale, logements sociaux, transports,… le bilan est lourd pour les départements ultramarins: les dépenses sociales des départements et des communes les plus frappés par la pauvreté et le chômage voient leurs dépenses augmenter et les dotations de l’État, proportionnellement à ce qui serait nécessaire de compenser, décroître. Ces transferts de compétences qui sont venus renforcer les départements et les régions les plus riches de France, ont aussi mis, entre autres, les collectivités locales ultramarines dans une position difficile et injustifiable au regard de la situation économique et sociale des outremers.

Une enveloppe qui doit être principalement destinée aux ultramarins

Ces fonds accordés exceptionnellement à la France par la Commission constituent une opportunité pour que le gouvernement fasse preuve de solidarité avec ses DOM en leur allouant une part conséquente de cette enveloppe additionnelle. La lutte contre ces fléaux particulièrement présents dans le quotidien des domiens ne peut être oubliée ni par le Président français ni par le gouvernement.

En tant que Député européen, Membre de la Commission REGI, je veux rappeler que les principes qui gouvernent la politique de cohésion et la politique sociale de l’Union européenne veulent que les régions les plus pauvres soient prioritairement destinataires des fonds FEDER et FSE.

Je demande au gouvernement et au Président de la République d’assurer aux citoyens ultramarins que cette enveloppe additionnelle de 83 millions soit prioritairement destinée aux collectivités d’outremer, qui figurent parmi les régions françaises les moins développées.

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