Hier à midi, les députés européens réunis en séance plénière à Strasbourg, ont voté à une large majorité en faveur du rapport de François Alfonsi sur les langues européennes menacées de disparition et la diversité linguistique au sein de l’Union européenne (UE). Je suis ravi de cette décision car ce rapport confère aux langues régionales une valeur patrimoniale, et incite les États membres à déployer tous leurs moyens d’actions pour sauver cette part menacée de leur patrimoine national et à en promouvoir l’usage.
Je pense, en effet, que les langues sont un enjeu de civilisation. Deux processus en cours doivent réveiller nos consciences. Le premier est la 6ème vague de l’extinction des espèces de la biodiversité que connait le monde. Le second est la disparition des langues dites minoritaires.
Ce sont des phénomènes irréparables qui engendrent un appauvrissement de l’humanité. S’il y a eu une amorce de prise de conscience pour la biodiversité depuis le Sommet de Rio, il n’en est pas de même pour la disparition des langues. Celle-ci s’inscrit dans l’uniformisation voulue par le rouleau compresseur de la culture dominante qui écrase les Arts Premiers et les langues minoritaires. Or, la diversité linguistique apporte un enrichissement considérable aux langues considérées comme dominantes. Il faut plaider, aujourd’hui, pour un véritable Rio de la culture qui permettrait de véritablement lancer une mobilisation au niveau international et une gouvernance qui assurerait le maintien de la diversité culturelle.