Voici un communiqué de Younous Omarjee, député européen, que nous publions intégralement :
La crise en Europe fait planer une série de menaces sur nombre de programmes européens. Et c’est l’ensemble des politiques de l’union qui sont remises en discussion. Dans ce contexte c’est une vigilance permanente qui s’impose à Bruxelles pour défendre les acquis des RUP.
Le dialogue continu qui prévaut à Bruxelles entre les Commissaires européens et les Députés européens des RUP a conduit le Commisaire européen à l’agriculture, Dacian Ciolos, à organiser une réunion avec les parlementaires européens à la quelle étaient également associés les Présidents de Région sur l’avenir du programme POSEI, programme si important pour l’agriculture dans les régions d’outre-mer.
En effet ce mardi 7 Mai Younous Omarjee, avec ses six collègues de la Conférence des Députés des RUP au Parlement européen, le Président du Conseil Régional de Martinique, Serge Letchimy, et le Président du Conseil Général de Mayotte, Daniel Zaïdani, a rencontré Dacian Ciolos, Commissaire européen en charge de la politique agricole. Cette rencontre, à l’initiative du commissaire, intervient quelques semaines après la décision du Commissaire de lancer une nouvelle réforme du POSEI (Programme d’Options Spécifiques à l’Eloignement et à l’Insularité) d’ici à fin 2013.
Le Commissaire a tenu à rencontrer l’ensemble des représentants des RUP afin, tout d’abord, de lever une série de doutes et d’incertitudes qui avaient pu émerger suite à la sortie d’un document interne de la Commission établissant différents scénarios pour cette nouvelle réforme. Il a précisé que la décision qu’il avait prise d’organiser cette réunion avait pour but de préparer avec les Députés et les Présidents de Régions présents ce qui pouvait être fait et envisagé dans le cadre de cette révision du POSEI et pour sa mise en phase avec les évolutions de la PAC.
Le Commissaire a cependant indiqué que cette mise en phase avec la PAC ne signifiait pas qu’il souhaitait mettre le POSEI au pas de la PAC, mais que cette mise en phase signifiait pour lui, réfléchir aux éléments qui pourraient représenter de nouvelles valeurs ajoutées pour les RUP (tels que le soutien aux petites exploitations, le soutien à l’installation des jeunes agriculteurs, la meilleure gestion de l’impact des activités agricoles sur les ressources naturelles, la biodiversité et l’environnement). Précisant aussi, que pour l’heure actuelle il n’avait lui-même aucune réponse préfabriquée à ces sujets, et que les premières réponses à ces questions viendraient de la consultation que la Commission européenne lancera dans les prochains mois. Précisant enfin, que le budget du POSEI ne serait pas touché.
Sur la question de la diversification agricole le Commissaire européen a exprimé aux Députés qu’il n’avait aucune position arrêtée sur la question, mais qu’il souhaitait regarder comment l’avenir devait être communément préparé pour que tous les agriculteurs ultramarins se sentent soutenus dans les défis qu’ils souhaitent relever pour l’avenir agricole de leurs régions respectives.
Lors de sa prise de parole, Younous Omarjee, a tout d’abord souligné que le Parlement européen restait sur ce dossier co-législateur, et que dans ce cadre les parlementaires européens ne pourraient pas accepter que la Commission fasse une proposition allant dans le sens d’une intégration du POSEI dans la PAC. “Le POSEI est, et doit rester un règlement spécifique pour les RUP séparé du règlement de la PAC et basé sur l’article 349” a appuyé le Député. Précisant que passer cette condition préalable à tout débat, les Parlementaires européens restaient naturellement ouverts à toute discussion avec la Commission sur le POSEI, ce dès lors que le but recherché vise l’amélioration du POSEI et le développement agricole dans les RUP, et non leur détérioration ou fragilisation.
Il a enfin insisté auprès du Commissaire européen pour qu’il veille aussi personnellement à ce que la consultation qu’il organisera ne prenne pas une forme incitant les détracteurs des RUP à se lever contre le POSEI dans un contexte de crise européenne quand les acquis des RUP sont parfois remis en cause.
Le Député a cependant souligné que la crise qui frappe l’Union européenne devrait appeler à reconsidérer, dans certains cas, la manière dont les RUP doivent être défendues. Refuser toutes évolution, être ancré sur un statut quo, devenu intenable, reviendrait au final à renforcer le camp des adversaires des programmes spécifiques pour les RUP, pour autant que les lignes rouges ne soient pas non plus franchies. Younous Omarjee a dans ce cadre rappelé le rôle des secteurs du sucre et de la banane dans les économies ultramarines, tout en appelant aussi au renforcement de l’efficacité du POSEI dans son objectif de diversification agricole et d’autosuffisance alimentaire.
Sur la question des axes de réflexion que la Commission souhaite initier, Younous Omarjee a précisé que les Parlementaires européens des RUP se réuniraient prochainement pour discuter des outils innovants qu’ils pourraient aussi proposer quand les propositions de la Commission européenne seront officiellement transmises au Parlement.