Les Réunionnais souffrent et n’en peuvent plus

Depuis trop longtemps, les Reunionnaises et les Reunionnais souffrent. Ils souffrent de la misère, des injustices, des inégalités, de la désespérance de la jeunesse et de la vie chère. Ils souffrent d’une économie de dependance et de comptoir qui ne profite qu’à une minorité de nantis quand la majorité de la population, dont 42% se trouve en dessous du seuil de pauvreté, doit se contenter des miettes. Ils sont conscients que les politiques publiques visent davantage la satisfaction d’intérêts minoritaires et parfois extérieurs que celle de leurs propres besoins. Et ne croient plus, ni dans la parole de l’Etat ni dans celle des élus, perçus, à tort ou a raison, comme devenus incapables de répondre aux aspirations concrètes qu’ils expriment.
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Massivement, puissamment dans l’invention de formes directes et innovantes de mobilisation, le peuple est entré en mouvement pour crier sa colère et obtenir des reponses immediates aux demandes multiples qui s’expriment sous des formes différentes. La violence des casseurs, est celle d’une jeunesse invisibilisée tenue à la marge du monde qui tourne sur lui même et qui se rappelle à nous tous. Elle est condamnable, jette le discrédit, porte atteinte au mouvement populaire et fait le jeu de celles et ceux qui méprisent le peuple et sont sourds à ses aspirations. Mais on ne saurait pour autant taire les questions qu’elle pose. Le mouvement des gilets jaunes de son côté, qui bénéficie d’un soutien massif a la Réunion, doit être compris par les gouvernants à la hauteur de ce qu’il exprime dans notre île.

Il est urgent d’ouvrir le dialogue

Dans le contexte réunionnais marqué par la vie chère et la pauvreté, il n’est pas étonnant que la Reunion soit devenu une des pointes les plus avancées du mouvement national. En Guyane et à Mayotte hier, à la Reunion aujourd’hui, les populations deviennent force agissantes et sont entrées en mouvement, à leur manière, sur la base de revendications pensées par elles-même et pour elles-mêmes. Nul, dans ce moment ne saurait dire les chemins qui seront empruntés dans les jours à venir. L’aspiration compréhensible d’un retour à des conditions normales de vie pourrait l’emporter. Mais il serait illusoire de croire que tout pourra revenir comme avant. Il y aura un avant et un après et plus rien ne sera comme avant. Les seules solutions répressives offertes par le Gouvernement conduisent vers de nouvelles impasses et assurément de nouvelles crises. C’est pourquoi il est urgent d’ouvrir le dialogue et de mettre sur la table des réponses concrètes aux aspirations de la population : baisse des prix des carburants, solutions alternatives de déplacement à la voiture, baisse des prix du gaz et de l’électricité, programme d’emplois-jeunes… Il y a urgence à rompre avec les mesures de Macron pour les Outremers qui depuis son arrivée au pouvoir ont été perçues comme autant de provocations et une sous estimation de la gravité de la situation sociale.

Les gens n’en peuvent plus

La situation exige un esprit de responsabilité. Elle commande, dans la tenue du dialogue , de la considération pour les revendications exprimées et la recherche de solutions pour les satisfaire. Sauf à prendre le risque de chemins dangereux, un débouché doit être aujourd’hui trouvé. Il en va de l’avenir de notre île et de toute une population qui chaque jour, malgré les difficultés, tient bon. Mais aujourd’hui les gens n’en peuvent plus.

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