Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin

Au martyr du peuple ukrainien bombardé s’ajoute la souffrance de l’exode

Bruxelles, mardi 15 mars 2022. Intervention de Younous Omarjee en Commission du Développement Régional, au Parlement européen en ouverture et en clôture d'un débat consacré à l'aide aux réfugiés ukrainiens. La Commission européenne entend mobiliser 10 milliards d'euros à travers la proposition baptisée CARE (Cohesion's Action for Refugees in Europe).

“Lorsque nous avons commencé cette législature, nous étions loin d’imaginer que nous serions rattrapés par l’histoire.

“La guerre d’Ukraine est sans doute l’évènement qui va emporter le plus de conséquences pour l’Europe” 

D’abord avec la pandémie du Covid-19 qui a dominé toute la première partie de cette législature. Nous avons en responsabilité pris notre part dans les solutions qui devaient en urgence être prises et c’est l’honneur de notre commission REGI d’avoir favorisé puis facilité l’adoption des règlements CRI et REACT-EU.

Aujourd’hui c’est la guerre en Europe qui s’invite dans nos travaux. Depuis la deuxième guerre mondiale, puis la chute du mur, la guerre d’Ukraine est sans doute l’évènement qui va emporter le plus de conséquences pour l’Europe. 

Tout change et tous les logiciels de pensée vont devoir être révisés à l’aune de cet évènement pour assurer tant la sécurité que l’indépendance de l’Europe.

“Cette solidarité doit être concrète et c’est l’objet des règlements CARE proposés par la Commission que je salue”

Et déjà sous nos yeux, au martyr du peuple ukrainien bombardé par une armée d’occupation s’ajoute la souffrance de millions de personnes sur les chemins de l’exode. Sous nos yeux, en ce moment, l’un des plus grands mouvements de population de toute l’histoire de l’Europe. En seulement quelques jours c’est plus de 3 millions d’Ukrainiens qui vont aller chercher asile dans les pays frontaliers de l’UE et selon les chiffres de l’ONU, près de 4 millions voir plus.

Aux Ukrainiens et aussi aux Polonais, Slovaques, Bulgares, Tchèques, Roumains, Hongrois et Moldaves, je veux dire notre pleine solidarité. Et la gratitude de toute l’Union pour répondre au devoir d’accueil dans la fidélité à l’histoire de l’Europe construite après la deuxième guerre mondiale sur des valeurs de paix et de solidarité qui en ont émergé. 

Mais cette solidarité ,comme je l’ai dit en plénière, doit être concrète et c’est l’objet des règlements CARE proposés par la Commission que personnellement je salue. 

Ce soutien apporté par la politique de cohésion grandit la politique de cohésion. Une fois de plus nous affirmons que l’Europe sait réagir vite lorsqu’il le faut. Et qu’à chaque fois la politique de cohésion est la politique par laquelle la solidarité entre les peuples européens se manifeste et se déploie. 

“Il faudra donner sur le long terme les moyens supplémentaires aux régions pour y faire face”

Au-delà des règlements d’urgence, j’invite l’ensemble des membres de notre commission à réfléchir sur les impacts dorénavant majeurs des dimensions migratoires sur la cohésion. 

Nous devons l’intégrer dans nos travaux futurs. Les conséquences vont être vertigineuses et il faudra donner sur le long terme les moyens supplémentaires aux régions pour y faire face.

Je l’ai dit au Conseil des Ministres informels à Rouen comme en plénière, les réponses d’urgence que nous apportons et que nous devons sans rechigner apporter ne doivent nullement atténuer le caractère tout aussi prioritaire du maintien des objectifs de long terme de la politique cohésion. Notre commission REGI est la garante.

Le long terme peut aussi coïncider avec l’urgence et à travers le FEDER notre politique apporte déjà et continue d’apporter une contribution significative à l’objectif d’indépendance énergétique de l’Europe par le soutien aux énergies renouvelables, pour se délivrer des dépendances extérieures, et notamment de la Russie.

“Cette guerre est accélérateur de notre unité”

Pour conclure, dans ce contexte à notre devoir de solidarité, s’ajoute celui de l’unité. Cette guerre est accélérateur de notre unité. Je suis certain que le règlement proposé à la plénière sera largement adopté pour qu’il puisse se déployer aussi rapidement que simplement pour répondre aux premiers besoins et simplifier la tâche de celles et ceux qui sont aux avants-postes de cette histoire tragique.

(…)

Propos de conclusion :

Il y a une unité des groupes politiques pour la propositition de la Commission, CARE, et nous agirons pour que la proposition CARE soit votée dans des délais les plus rapides possible, comme les chefs d’Etat nous le demandent.

Je veux que nous gardions en tête ce que nous a dit notre collègue Hetman. Notre devoir, notre responsabilité en tant que politique est de répondre aux questions telles qu’elles se posent, au moment où nous sommes en responsabilité. Nous sommes dans une situation jamais vue dans l’histoire de l’Europe : un certain nombre de pays doit accueillir plusieurs millions de réfugiés dont 80% sont des femmes et des enfants qui ont des besoins de santé, de logement, d’éducation et, sur le long terme, des besoins d’intégration sur le marché du travail.

Personne ne sera à l’abris des impacts de ce que nous commençons à vivre aujourd’hui

Nous avons un certain nombre de règlements, un certain nombre de possibilités de flexibilités. Il faut les utiliser au maximum. Mais le débat l’a bien montré, il faudra certainement des moyens supplémentaires. Et ce sera aussi la responsabilité au sein du conseil européen, de trouver l’unité nécessaire. Parce que cette crise qui commence à l’Est va concerner toute l’Europe. Y compris les pays du sud. Personne ne sera à l’abris des impacts de ce que nous commençons à vivre aujourd’hui.

Il y a l’urgence de la solidarité pour ceux qui sont aux avants-postes, mais il faudra construire des solutions beaucoup plus pérennes et nous avions commencé notre discussion là-dessus, en mentionnant que la guerre en Ukraine est un accélérateur d’unité pour l’Union européenne comme la crise l’a été. Et je suis optimiste, convaincu que nous trouverons des solutions pour que les défis qui se posent à nous soient trouvés. En même temps, la réponse passera aussi par le prochain CFP, que le maintien des objectifs à long-terme de l’Union puisse être poursuivi. Le défi est extrêmement important.”

ACTUS NEWS