Monsieur le Président, Merci.
C’est l’honneur de notre parlement européen d’ouvrir cette session plénière par ce débat et au nom de tout votre groupe, je vous en remercie.
Un fait divers tragique est devenu un évènement politique majeur. Les 8 minutes glaçantes de l’assassinat de George Floyd ont mis en mouvement des centaines de milliers de personnes à travers le monde pour faire reculer le racisme structurel et les violences policières. Et notre indignation cet après-midi dit combien ces actes offensent les valeurs que nous partageons. C’est pourquoi nous nous tenons aux côtés de ce mouvement et des victimes du racisme et des violences policières pour qu’une réponse concrète soit donnée aux demandes de respect et d’égalité.
Devant cet évènement, nous devons aussi regarder avec lucidité notre histoire. Et nous devons voir que cet événement renvoie à des siècles de domination des noirs aux Etats-Unis et d’inégalité des conditions en Europe. Gardons à l’esprit que notre histoire européenne a toujours oscillé comme une pendule entre la barbarie et la civilisation. Que c’est en Europe, malgré la Raison, malgré les Lumières, que les pires théories de hiérarchisation des races sont nées pour justifier les conquêtes, pour justifier l’esclavage, pour justifier la colonisation et pour justifier l’holocauste. C’est donc, si nous voulons extirper le mal, tout un continent mental qu’il faut continuer à déconstruire. Et c’est aussi tout un système de violence économique qu’il faut combattre. Parce que les inégalités sociales continuent toujours de recouper des inégalités raciales. Dans ce travail que nous devons accomplir, Monsieur le Président, les symboles, comme la mémoire, ont leur importance.
Et c’est pourquoi nous devons proclamer depuis ce Parlement européen, comme le demande notre résolution, que l’esclavage est un crime contre l’humanité ; et, ensemble, faisons acte de civilisation.