Le Parlement européen réuni cette semaine en session plénière à Strasbourg, s’est prononcé sur la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) et celle des Organisations Communes de Marché (OCM) qui concerne la filière canne-sucre à la Réunion.
L’enjeu de ce vote était décisif: il s’agissait soit d’entériner la proposition de la Commission européenne visant à la suppression quasi immédiate des quotas sucriers et de toute protection pour la production sucrière communautaire, soit au contraire de sauvegarder pour sept années supplémentaires l’ensemble des protections aujourd’hui encore existantes.
La pression de la Commission européenne ainsi que celle des industriels de l’agro-alimentaire (chocolatiers, confiseurs,…) était particulièrement forte pour que l’ensemble des principes régissant les OCM depuis 1968 tombent d’un coup, afin d’adapter le droit communautaire à l’exigence posée par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). C’est cette soumission à la concurrence mondiale, au dumping social et à la dérégulation totale du marché que le Parlement européen a clairement rejeté en votant pour le maintien du système des quotas, des prix garantis et de gestion des filières jusqu’en 2020, sauvegardant ainsi les intérêts des planteurs de canne de la Réunion.
Je me félicite donc que l’ensemble des amendements que j’ai déposé et visant à la pérennisation des filières canne-sucre dans les RUP pendant sept années supplémentaires aient tous été adoptés. Je me félicite que l’appel que j’ai lancé la veille du vote en plénière ait été entendu. Ainsi la préservation des quotas, des prix minimum constants et des relations interprofessionnelles signifient jusqu’à 2020 des revenus dignes et une situation stable assurés aux planteurs de cannes et aux industriels de la Réunion.
Cette position forte sera désormais portée par les négociateurs du Parlement européen qui entameront dès les semaines qui viennent de longues négociations avec le Conseil européen, qui est la représentation des gouvernements des Etats Membres de l’UE, pour arriver à un accord peut-être avant l’été.
Il appartient désormais au gouvernement français et à son ministre de l’agriculture de réussir à défendre les planteurs de canne et la filière sucre au sein du Conseil européen, comme ils ont été défendus grâce à la forte mobilisation des Députés européens français au sein du Parlement européen, parmi lesquels Michel Dantin et moi avons pris toute notre part.
Pour autant reste posée la question des agencements qu’il conviendra de trouver pour pérenniser la filière canne-sucre à la Réunion au delà de 2020.