Discours prononcé par Younous Omarjee à Strasbourg le mercredi 14 septembre 2022.
Madame la Présidente,
Mme la Commissaire,
Mes chers collègues,
Tout d’abord, permettez-moi de féliciter chaleureusement Constanze Krehl pour son excellent rapport qui sera, j’en suis certain, massivement adopoté demain, en plénière.
S’agissant des régions frontalières, j’ai la conviction que ces régions qui couvrent 40% du territoire européen — 1 européen sur 4, près de 120 millions d’européens qui vivent de part et d’autre de 40 frontières intérieures terrestres — expriment dans leur réalité historique et géographique, économique et culturelle, ce qu’est véritablement le projet européen.
Qu’elles sont appellées à jouer un rôle de plus en plus important et qu’elles doivent etre au coeur de toutes nos préoccupations dans le travail que nous engageons à présent pour penser le future de la politique de cohésion.
Nous avons vu dans le temps de la crise du Covid alors que nous étions en Europe habitués à vivre dans un espace de libre circulation totale, nous avons repris conscience du poids des barrières qui soudainement peuvent s’imposer à nouveau à nous avec toutes les difficultés engendrées notamment pour les travailleurs transfrontaliers.
Mais nous avons aussi perçu dans le temps de la crise du Covid la force des solidarités. Et la force des coopérations transfrontalières dans le domaine sanitaire ce qui a permis de sauver des vies.
Aujourd’hui, avec la guerre d’agression de la Russie en Ukraine, la conscience des frontières resurgit. Et plus que jamais, nous avons conscience que ce que nous avons réussi à construire en Europe est absolument extraordinaire : un espace commun de droit, de libertés et de circulation pour la paix.
A présent la crise d’approvisionnement en énergie qui se pose à toute les régions et en particulier aux régions frontalières, doit nous appeler à réfléchir à un certain nombre de propositions nouvelles et nous devons considérer que les projets énergétiques transfrontaliers d’interet européen participe sans doute aux solutions que nous devons rechercher pour notre souveraineté énergétique. C’est là, me semble-t-il une piste de propositions pour REPowerEU.
Le rapport que je soumets à votre approbation aujourd’hui rappelle donc toute l’importance de ces régions et les défis économiques sociaux, juridiques, géographiques et territoriaux, auxquels les espaces transfrontaliers sont confrontés.
Mme la Commissaire, vous connaissez l’attachement de notre Parlement au mécanisme européen transfrontalier qui doit permettre de lever les obstacles juridiques entrainant de nombreuses difficultés pour les citoyens : insuffisance de transports publics transfrontaliers, problèmes d’accès à l’emploi, à l’éducation, à la santé, au services culturels et aux loisirs pour ne citer que cela.
Ce mécanisme est aujourd’hui bloqué par le Conseil. Et comme je l’ai indiqué à Prague lors du Sommet informel des ministres de la Cohésion, nous devons relancer le processus. Nous avons pu rapprocher les positions, je crois, entre le Parlement et le Conseil, je salue le travail de notre collègue Gozi, et nous demandons à présent à la commission de prendre une initiative comme nous attendons de la commission qu’elle concrétise les initiatives parlementaires de la Commission REGI, conformément aux engagements de sa Présidente, Ursula Von der Leyen. Nous avons adopté des rapports d’initiative massivement, en plénière, nous attendons à présent que la Commission les traduise effectivement.
[…]
Le climat de ce débat est le soutien massif apporté au rapport de Constanze Krehl et au rapport sur les régions frontalières dit la grande unité de la commission REGI et au sein du PE tous groupes politiques confondus, quasiment, pour défendre a politique de cohésion et pour l’engager vers une modernisation. C’est la condition même pour son avenir. Je veux dire et je veux remercier tous les orateurs qui ont apporte leur soutien à mon rapport, et je ne suis pas étonné que ce soient les nationalistes et les fascistes qui s’opposent au rapport les régions frontalières parce qu’évidemment, ils n’y comprennent rien.
Mme la Commissaire, pour conclure, je veux dire que nous allons voter massivement demain le rapport de CK, nous allons voter, je l’espère massivement mon. rapport. Dans ce rapport comme dans le mien comme dans tous les rapports que nous avons adopté en plénière : le rapport sur le FSUE les, sur îles, et les rapports que nous avons adoptés, nous faisons des propositions très concrètes. Et je ne veux pas, Mme la Commissaire, que les rapports d’initiative de notre Commission REGI et du Parlement finissent dans des tiroirs. Il y a une base concrète pour que la commission puisse mettre des propositions sur la table. Et s’agissant du mécanisme transfrontalier, il est urgent que le conseil comme la commission répondent à la balle lancée par le Parlement.
Merci beaucoup.