Interview à la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) sur ma vision de l’Europe

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Retrouvez ici l’interview que j’ai accordé à la FNSEA reprise, avec des coupes, sur le blog de Michel Monsay Culture et Politique “interviews politiques et sociétales” au sujet de ma vision de l’Europe.

« Un nouveau monde se dessine et nous ne pouvons pas nous tenir à l’écart »

Député européen de l’Outre-mer depuis janvier 2012 où il a succédé à Elie Hoarau démissionnaire, Younous Omarjee est tête de liste pour l’Alliance des Outre-mer aux prochaines élections européennes.

Quelles sont vos ambitions pour l’Europe ?

Younous Omarjee – La mondialisation génère des bouleversements terribles. Le dogme du marché, devenu l’alpha et l’oméga de l’UE, nourrit un désamour grandissant entre les peuples et l’Europe. Nous avons l’impression que les politiques sont démissionnaires et que plus personne ne résiste à la finance internationale et aux grands lobbys. L’Europe pourrait être cette force d’opposition aux banques et aux grands consortiums économiques pour regagner cette souveraineté perdue. Mais il faut que l’Europe change en profondeur.

Que proposez-vous pour une gouvernance efficace et simplifiée, et la relance économique des pays membres ?

Y.O. – Un traité simple et efficace. Le Président de la Commission européenne, c’est le Premier Ministre européen, les commissaires européens ce sont les ministres européens, appelons-les ainsi et construisons un système politique clair que chacun puisse comprendre. Pour la relance économique après l’austérité imposée, il faudra favoriser le regain de croissance et d’emploi par l’investissement, et le désendettement des États par une inflation contrôlée. Il y a aussi un problème économique allemand. La déflation interne de son économie bloque la relance des autres pays.

Quelle place pour l’Europe, notamment agricole, dans un monde avec 9 milliards de bouches à nourrir ?

Y.O. – Dans un monde où nous serons 9 milliards, il n’est plus uniquement question de place mais de responsabilité. La production de céréales devra doubler. Les chiffres donnent le vertige. Nous pourrons relever ce défi en nous écartant des modèles productivistes qui cherchent la concentration des marchés. Là où une demande existe, peut s’organiser un marché dynamique. L’Europe doit poursuivre le but qui a toujours été le sien, assurer son autonomie alimentaire, et promouvoir cet objectif partout dans le monde.

Êtes-vous favorable à la poursuite de l’élargissement et pourquoi ?

Y.O. – L’Union européenne est un espace non figé, intégrateur. Les pays des Balkans sont dans un processus d’adhésion. Un jour l’élargissement devra peut-être prendre fin, tout comme d’autres formes d’intégration naitront. Nous devrons nous poser la question de nos liens avec la Russie, l’Asie, le Moyen-Orient, l’Afrique qui sont nos voisins continentaux. Nous voyons bien, avec l’Ukraine, que l’opposition des blocs entre Russie et Union Européenne pose de graves problèmes, potentiellement néfastes pour le continent. Un nouveau monde se dessine, les États-Nations sont déjà dépassés et d’autres formes nouvelles se construisent. Ce mouvement du monde est fondamentalement intéressant, nous ne pouvons pas nous tenir à l’écart, comme d’ailleurs nous ne pourrons pas le stopper. C’est le mouvement de l’Histoire.

Éléments biographiques

Après avoir achevé ses études en sciences politiques, Younous Omarjee est désigné en 1994 chargé de mission au Conseil général de La Réunion, dont il est originaire. Quatre ans plus tard, il devient l’assistant parlementaire de Paul Vergès, d’abord au Sénat, puis en 2004, au parlement européen. Colistier sur la liste Alliance des Outre-mer lors des européennes de 2009, Younous Omarjee est nommé député européen en janvier 2012. Au Parlement européen, il représente la circonscription Outre-mer et siège au sein du groupe Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique. A 44 ans, il brigue un second mandat.

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