08/04/2013 – Younous Omarjee : “Sur l’octroi de mer, un débat est nécessaire”

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Le député européen Younous Omarjee a accordé à Zinfos974 un entretien. Budget de l’Union Européenne, RUP, octroi de mer, l’élu, qui a succédé à Elie Hoareau en janvier 2012, fait le point sur les sujets brûlants de l’actualité européenne qui concernent la Réunion. Sur l’octroi de mer, s’il n’a pas “de position arrêtée”, il considère qu’un “débat public est nécessaire”. Au sujet des RUP, il réaffirme que les “crédits ne diminueront pas”. Younous Omarjee, qui n’appartient à aucun parti, botte en touche quand on lui pose la question d’une éventuelle candidature aux élections européennes de 2014. “Je suis dans le temps de l’action”, martèle-t-il.

Crédit : Olivier Hansen (creative commons)

Zinfos974 : Où en est-on au niveau des négociations à propos du budget de l’Union Européenne pour la période 2014-2020 ?

Younous Omarjee : Le Parlement doit voter au mois de juillet le budget, avec la possibilité de l’adopter ou de le rejeter. Il est possible que les groupes majoritaire du Parlement finissent par adopter ce budget bien que de nombreux députés considèrent qu’il représente une régression sans précédent.

Allez-vous voter pour ou contre ?        

Je suis contre ce budget car il ne prépare pas l’avenir. Je ne peux pas accepter, par exemple, qu’au niveau de la politique régionale, on ait pour la première fois un budget en baisse.    

Est-ce que cela aura des conséquences sur les crédits européens en faveur des RUP ?  

On s’est battus avec plusieurs députés pour que les crédits des RUP ne diminuent pas quelles que soient les coupes budgétaires dans le budget de la politique de cohésion.  Le dernier conseil européen a d’ailleurs statué sur le fait que les crédits ne diminueraient pas et augmenteraient même de 500 millions d’euros.  

Une baisse aurait-elle était inquiétante ?        

Evidemment ! Dans ce contexte de crise, ces crédits sont de l’argent réintégré dans l’économie réunionnaise. Ces fonds européens créent de l’emploi, développent la formation et soutiennent le développement durable. Ces fonds préparent l’avenir.   

L’Union Européenne va décider cette année du prolongement ou non de l’octroi de mer. Quelle est votre position à ce sujet ?          

Sur la question de l’octroi de mer, je n’ai pas de position arrêtée. Il ne faut pas avoir de tabous sur cette question et organiser un vrai débat public. Ce que je crains, c’est que l’opinion publique ait le sentiment que les décisions au sujet  de l’octroi de mer se prennent entre quelques personnes seulement. Un débat public est nécessaire à ce sujet. Quand j’entends le vice-président de Région (David Lorion, ndlr) dire que l’octroi de mer est fait pour financer les collectivités locales, ce n’est pas la réalité. Il faut regarder ce dossier dans sa globalité.

On a l’impression que le travail des députés européens est assez méconnu de la population. Comme vous faîtes pour rester en contact ?

Sur cette question, l’ensemble des députés européens sont logés à la même enseigne. Si je vous demande de me citer dix députés européens parmi les 73 Français, vous aurez bien du mal une fois que vous aurez cité Rachida Dati, Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon. Faire du cinéma dans sa circonscription, il y en a qui le font, mais ce n’est pas efficace. Au Parlement européen, on acquiert une autorité et une légitimité par sa présence et par son travail, quel que soit son rayonnement au niveau national. J’ai un taux de présence de 97% au Parlement européen, je suis donc totalement investi dans mon mandat        

Pour ma part, je représente aussi les Polynésiens, la Guadeloupe, la Martinique ou encore la Nouvelle Calédonie. Le fait de ne pas être totalement enraciné dans un territoire me permet d’être plus égal dans le traitement de ces territoires. Je ne peux pas aller partout mais je suis en lien en permanence avec les différentes délégations.

Vous étiez suppléant d’Elie Hoareau en 2009… Êtes-vous membre du PCR ?            

Je ne suis membre d’aucun parti politique. Pour les européennes , j’étais le colistier d’Elie Hoarau sur la liste alliance des outre mers qui rassemblait des partis aussi divers que le RDM en Martinique, le PSG en Guyane, le FLNKS en Nouvelle-Caledonie. J’ai fait le choix d’intégrer, au Parlement européen, le groupe de la gauche unitaire européenne. L’avantage, dans un groupe minoritaire, c’est que vous avez des responsabilités beaucoup plus importantes au Parlement européen. Si je ne suis pas membre d’un parti, je suis totalement enraciné dans les mouvements progressistes de gauche à la Réunion.

Votre mandat s’achève en mai 2014. Serez-vous candidat ?       

Je suis dans le temps de l’action. Ce qui m’importe, pour le moment, ce sont les négociations en cours qui déterminent la politique européenne pour les sept années à venir. Je ne me pose pas encore cette question. En tous cas, il faudra que tous les candidats à ce poste sachent qu’il faut s’y consacrer à temps plein. C’est en étant présent qu’on peut avoir un impact.

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