Discours d’ouverture du forum UE-PTOM

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Les 24 et 25 janvier 2012 j’étais invité, lors de la dixième édition du forum de dialogue UE-PTOM, à prononcer l’un des discours d’ouverture de ce Forum. Le Forum était organisé par le Commissaire européen au développement, Andris Piebalgs, et étaient présent la ministre française de l’Outre-mer, le ministre danois des Affaires étrangères et européennes, ainsi que les Présidents ou chefs de gouvernement des différents PTOM.

Voici quelques extraits du discours que j’ai prononcé

RUP et PTOM entretiennent juridiquement un lien différent avec l’UE. Pourtant leurs réalités historiques, géographiques, économiques, écologiques, culturelles sont très proches. Aussi, les défis auquel RUP et PTOM font face sont je crois des plus convergents en terme de développement, de coopération régionale, d’environnement, de lutte contre le changement climatique, de sauvegarde de la biodiversité, etc.

Nos positions insulaires, et le fait que nous soyons de petits pays, territoires ou régions en développement, et pour certains d’entre nous des territoires avec des contraintes climatiques telles que les possibilités de développement sont de fait plus complexes, sont autant d’éléments qui naturellement nous rapprochent ; ce par delà les océans et les statuts constitutionnels qui nous séparent.

Nos interactions, les échanges d’idées et d’expériences sont pourtant rares entre les RUP et les PTOM au niveau européen. C’est bien là une grande lacune pour nos territoires, et je reste certain qu’en ce point précis nous avons quelque chose à initier. La révision des statuts d’association devraient en être l’occasion.

Le programme BEST est presque déjà voué à disparaitre selon ce que me dit la DG environnement de la Commission.

Ce programme qu’Elie Hoarau a créé avec Maurice Ponga en déposant communément un amendement au budget 2011 de l’Union européenne, demeure pourtant selon moi un exemple de ce qui devrait plus souvent être fait afin que RUP et PTOM trouvent sur divers programmes européens toujours plus de points de convergence. Nous attendons peut être là de la part de la Commission européenne une meilleure coopération entre ses DG, qui bien que souvent étanches les unes aux autres, doivent innover pour pouvoir mettre en œuvre des projets intéressants. Le nouveau volet des accords qui portera sur la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité, devra peut intégrer cette nouvelle dimension.

A ce titre, je crois aussi que le message de la Réunion issu de la conférence organisé par l’IUCN sous la présidence française et qui a rassemblé en 2008 à la Réunion RUP et PTOM, devrait être considéré comme un acte fondateur de ce que communément nos territoires souhaitent voir émerger dans les années devant nous pour les RUP et les PTOM. La Commission européenne doit en ce point jouer un rôle clef. Et je crois aussi qu’au delà de la coopération RUP – PTOM, les PTOM doivent pouvoir aussi intégrer l’Alliance Mondiale contre le Changement Climatique que la Commission européenne a créé.

En partageant nos expériences et nos idées, nous pouvons être mieux à même de relever les riches et nombreux défis auxquels nous faisons face. Au delà de la coopération régionale qui nous est vitale, une coopération des petites îles doit naître.

Cela parce que la gestion d’une économie insulaire, restreinte par nature, est une chose assez unique. Nous avons besoin de générer nos propres modèles de développement, et la transposition à l’identique de ce qui peut se faire sur un continent et même sur une grande île, ne peut s’appliquer mécaniquement à nous.

Ce point précis me permet d’en venir à un autre défi du futur statut d’association entre les PTOM et l’UE.

L’Union européenne a envers les PTOM une mission de plus complexes et pourtant des plus fondamentales. Qui bien souvent fait malheureusement aussi défaut aux RUP.

Parce que nos économies sont fragiles et reposent sur quelques secteurs stratégiques limités, des secteurs que nous mettons du temps à développer et que nous mettons aussi du temps à restructurer dès lors que certains autres accords internationaux de libre échange viennent bousculer nos économies.

Comment alors, au travers de ce nouvel accord, l’Union européenne peut-elle aussi nous apporter des garanties quant à la protection de nos économies et de nos secteurs économiques clefs dès lors que bien naturellement l’Union européenne tente aussi de négocier et conclure d’autres accords commerciaux et politiques avec le reste du monde et ces grands pays qui sont nos voisins?

Nous ne représentons certes économiquement pas autant que certains grands pays, mais cela justifie-t-il pour autant que nos partenaires les plus proches, ici l’Union européenne, nous oublie et oublie de nous protéger quand elle négocie ces accords avec les grands pays qui sont nos voisins?

Quant aux SPG, le Commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, a récemment supprimé les PTOM du Système de Préférences Généralisées (SPG), la libre entrée des produits des PTOM sur le territoire européen doit être maintenue dans les futurs accords qui nous associent à l’Union européenne.

Aussi les règles d’origines qui viendront encadrer le futur accord doivent correspondre à la réalité de nos économies, et à la réalité des transformations et des adaptations qui ont dû être opérés dans nos économies suite aux bouleversements qu’a suscité ces 20 dernières années la libéralisation croissante des échanges entre les grands ensembles et pays de ce monde.

Je crois que la dignité des grands de ce monde est sauve dès lors que dans leur marche ils n’entrainent pas la chute des plus petits. La réciprocité parfaite des échanges est, si l’on prend cela en considération, beaucoup moins souhaitable que ce que voudrait dicter les règles parfois aveugles de l’OMC. L’Union européenne doit y trouver une réponse à la mesure de sa dignité.

Je ne peux bien sûr pas aborder ici tous les points que je souhaiterais développé concernant le futur accord UE PTOM, mais vous savez que vous pouvez compter sur moi et par ma voix sur l’ensemble de mon groupe politique pour défendre ardemment  vos intérêts dans le Parlement européen.

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